Qui connait le coeur de l’homme ?

«  Rien n’est plus faux que le cœur de l’homme, il est incurable. 

Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs

et qui scrute les reins,

afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon les fruits de ses actes »

Jérémie 17,5-10.

Une jeune fille qui allait avoir dix-huit ans a mis fin à ses jours. Deux semaines plus tard, c’était une autre jeune fille… le cœur de l’homme est compliqué et malade. Nous en faisons l’expérience tous les jours, et pas seulement les autres. Le nôtre aussi, à y bien regarder. C’est une œuvre magnifique, inouïe, que ce muscle qui ne cesse jamais de pomper, nuit et jour, pendant toute la durée de notre vie. Qu’il s’arrête et nous ne sommes plus. Récemment, un professeur de médecine a greffé une machine, un cœur totalement artificiel. Celui qui le portait a survécu 76 jours.

Et le muscle est l’icône de notre cœur d’amour, d’espérance, de foi – ou de haine, de désespoir ou d’incrédulité, selon les cas. Oui, notre cœur est compliqué et facilement malade.

Qui le connaît ? Son auteur, Dieu. Il le connait si bien qu’il en sait toutes les faiblesses, mais aussi tous les sourires, la rage de vivre que ce cœur impulse à nos êtres fragiles. Parce qu’il le connaît dehors et dedans, Dieu ne désespère jamais de nous, de notre cœur. Il le pénètre et le scrute, mais toujours avec amour, avec une étonnante compassion, sans jamais se lasser de l’inviter, de le tenir à bout de bras, de vouloir son salut.

Le meilleur garant de notre avenir de lumière, c’est notre Dieu. Qui pourrions-nous craindre, nous qui sommes de SA main et de SON amour ?

Seigneur, tu connais mon cœur, et tu me connais. Tu m’aimes et tu as confiance dans la possibilité, en toi, d’atteindre la sainteté et de la répandre.  Ne tarde plus. Viens au secours de ma faiblesse, et simplifie en moi ce qui est trop compliqué pour moi et pour les autres.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane