« Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère, mais se plait à montrer sa faveur ? »

Michée 7,14-15.18-20.

 

La colère de Dieu est fréquente, dans l’Ancien Testament. On le comprend. Les péchés du peuple sont récurrents. Il ne cesse d’être sauvé du malheur, de l’esclavage d’abord, de ses ennemis ensuite, chaque fois qu’il implore son Seigneur. Mais ensuite, il revient à ses démons : culte des idoles et des dieux étrangers, injustices continuelles de l’élite envers les pauvres et les gens des campagnes… l’histoire du peuple de la Bible ressemble étrangement à la nôtre, personnelle et collectives : une histoire d’inconstances et de contradictions permanentes. Oui, nous voulons le bien, mais sommes incapables de constance, nous savons ce qui est mal, ce qui nous fait mal, mais nous ne parvenons pas à résister à son attrait.

 

Le Dieu de l’Ancien Testament, n’est pas différent de celui de Jésus-Christ. Mais son œuvre de salut apparait plus clairement – et définitivement – à travers le comportement de son Fils et sa mort sur la croix pour nous sauver du péché. Sa colère n’est-elle pas légitime ? n’a-t-elle pas, elle aussi, été manifestée par le Christ, par exemple dans la purification du temple (Jean 2,13-22) ou sa dénonciation de l’hypocrisie pharisienne par exemple (cf. Matthieu 23,13-36) ? Mais si sa colère est d’un instant, sa miséricorde est de toujours ! (cf. Psaume 30,5).

 

La colère de Dieu s’exprime toujours, à travers les maux qui accablent la terre en raison de nos péchés, de nos reniements et de nos défaillances. Aujourd’hui, la pandémie qui touche le monde est aussi un appel à nous convertir. Nous avons des idoles nombreuses dans le cœur : l’amour de l’argent, la soif d’accumuler des biens, l’insoussiance dans l’exploitation de la terre. Le résultat est là : un réchauffement climatique qui tue, des millions d’immigrants en raison des guerres et des difficultés économiques. Tout cela dû pour une très large part à l’égoïsme, l’injustice et la corruption. Dieu nous appelle à la conversion. Nous sommes sourds, beaucoup trop. Fasse cette pandémie qu’elle nous presse de changer de vie ! Alors Dieu nous montrera sa faveur !

 

Seigneur Jésus, tu me sondes et me connais. Je remets entre tes mains mes désirs et mes penchants mauvais. Chaque jour je fais l’expérience que sans toi je ne peux rien faire. Aide-moi à rejeter le mal et à choisir le bien, avec ta grâce, l’intercession de ta sainte Mère et de tous les saints.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane