« Le Seigneur entendit la voix de 

Suzanne. Dieu éveilla l’esprit de sainteté

chez un jeune garçon nommé Daniel :

 ‘Je suis innocent de la mort de Suzanne’ »

Daniel 13,1…62.

L’histoire de Suzanne est un beau récit manifestant la victoire finale de la justice et de la vérité sur l’injustice et le mensonge. C’est aussi un beau récit sur la grandeur de la confiance en Dieu.

Suzanne est une femme croyante et pure. Elle devient la victime de deux personnes vicieuses. Mise en danger de mort, elle préfère garder sa sainteté au prix de sa vie plutôt que de vendre son âme pour vivre dans le mal. Ce n’est pas un choix facile, c’est celui d’une personne qui ne cesse jamais de plaire à Dieu dans les petites choses, et qui de ce fait trouve le courage de tenir à Dieu dans les grandes et au moment de prendre des décisions vitales.

La sainteté d’une vie, en effet, ne se construit pas en temps de crise, quand les enjeux sont énormes. Elle se construit patiemment, dans les jours ordinaires où nous apprenons, tranquillement, à poser les actes qui plaisent à Dieu et à refuser les autres, qui nous font du mal, à nous et à ceux qui nous entourent.

La confiance en Dieu nous ouvre les portes de la vie éternelle, mais elle peut aussi, souvent, apporter la paix et la justice quand tout semble perdu. C’est cela qui est arrivé à Suzanne, par la foi et l’astuce du jeune Daniel.

L’histoire de Suzanne nous avertit d’un autre danger : celui de juger sans savoir. Qui n’entend qu’une cloche n’a qu’un son. Combien de fois n’avons-nous pas été surpris de découvrir après-coup s’être trompé sur une personne parce que nous n’avions eu qu’une information, sans prendre le temps d’écouter d’autres personnes, d’autres versions, encore moins la personne incriminée… ? « Ne jugez pas », martèle le Christ (Matthieu 7,1).

On le voit en ce temps d’exacerbation des réseaux sociaux. Une personne balance ce matin sur WhatsApp l’annonce du premier décès en Guyane dû au coronavirus. Elle n’a pas vérifié, c’est une fausse information. La personne est totalement irresponsable, de même que celles qui rediffusent sans réfléchir…

Seigneur Jésus, tu n’abandonnes jamais tes amis et tu connais les chemins qui mènent à la victoire. Il leur arrive de passer par la croix, qui fut ton chemin. Donne-moi de ne pas craindre les croix, mais plutôt les refus et les lâchetés d’un moment qui ne servent qu’à m’éloigner de toi.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane